lundi 17 avril 2017

La question de l'eau

La question de l’eau : une question qui déborde du local. Une réflexion nationale s’impose concernant ce bien vital à préserver.

Il existe un collectif pour un retour en régie publique de l’eau sur la métropole Lilloise, dont nous faisons partie. 

Défendre le retour en régie publique, c’est défendre les citoyens contre la main mise des multinationales de l’eau sur notre quotidien. C’est défendre un bien commun pour lequel le citoyen a son mot à dire. L’eau est un bien vital, ce ne doit pas être un bien marchand. Déjà, sous la pression des citoyens et des associations, nous avons obtenu que l’abonnement soit réduit à 5 euros, que la production et la rénovation du réseau soient gérées en régie publique, à prix coûtant, au nom de l’intérêt général. Il était temps, car nous devons rattraper le retard de la gestion précédente qui avait été confiée à une multinationale qui avait utilisé autrement l’argent qui aurait dû être investi dans la rénovation du réseau (Taux de fuite de 20%, soit 32 lites/ jour/ habitant !). Désormais, sur ces parties, plus aucun centime n’ira ailleurs que dans la gestion de l’eau ! Nous voulons également que l’ancien opérateur rembourse une dette de plusieurs millions d’euros révélée en 1997 par la Chambre régionale des comptes. Cet argent doit retourner au réseau. Nous voulons encore obtenir une régie de la distribution et la garantie que les citoyens et les salariés de l’eau soient associés à cette gestion.

Nous demandons également que les premiers litres qui correspondent à la partie vitale soient gratuits. Aujourd’hui, du fait des fuites du réseau, 32 litres par jour par habitant d’une eau chèrement « potabilisée » retournent dans la nature. Nous pourrions tous avoir, dans la dignité, quelques litres gratuits, correspondant à la part vitale, avant de payer l’eau selon un tarif progressif tenant compte de la composition familiale, pour différencier les usages et éviter le gaspillage. Ainsi, nous garantirions l’accès universel à l’eau comme nous le demande l’ONU. Cela existe déjà ailleurs. La quantité d’eau qui sert à vivre ou à survivre, ne doit pas avoir le même prix que l’eau qui sert à remplir une piscine, par exemple ! Nous préférons cette solution à celle du tout-payant et de son pendant : l’aide sociale. Parce qu’il faut sans arrêt faire la preuve de sa situation précaire, le tout-payant stigmatise ceux qui ne peuvent pas payer et conduit l’argent de l’aide sociale indirectement dans les poches des actionnaires de la multinationale qui distribue l’eau. Prôner la gratuité des premiers m3, c’est défendre une autre vision du social.

Nous demandons également sur les « champs captants » un autre type d’agriculture. Les zones qui permettent le renouvellement de notre nappe phréatique doivent être sanctuarisées. Les activités situées au-dessus revues dans ce sens, l’agriculture doit y être biologique. Car cela coûte bien moins cher à la collectivité de ne pas polluer que de de devoir dépolluer ! En rendant les agriculteurs acteurs conscients et volontaires de la filière de l’eau, en les y encourageant, nous protégerions sa qualité. En retour, la collectivité veillerait à leur offrir des débouchés assurés, en alimentant avec leur production les cantines et restaurants scolaires.

D’autres questions se posent concernant l’eau : par exemple, est-ce aux seuls usagers de payer le renouvellement des tuyaux ? Notre système reposant sur la logique « l’eau paye l’eau » amène à ce que tout (tuyaux, assainissement, …) repose sur les consommateurs, et crée des inégalités : les familles nombreuses payent davantage que les personnes seules et ce, quels que soient les revenus. Est-ce normal que des habitants d’un immeuble collectif payent leur eau plus chère que ceux d’une maison individuelle, parce qu’un prestataire intermédiaire est venu se glisser entre le prestataire de la collectivité et le robinet de l’habitant ?

Nous affirmons qu’un débat avec les citoyens doit se tenir partout et notamment dans les endroits où doivent se renouveler les délégations de service public. Les citoyens doivent pouvoir s’approprier toutes les questions autour de ce bien commun. Nous préconisons la mise en place d’un véritable service public de l’eau, où les usagers et les travailleurs seraient représentés pour discuter de la qualité, des choix et des orientations.

Concernant ce bien vital. Il faut explorer d’autres pistes. Le modèle de gestion et la loi doivent évoluer.


Bref, un véritable travail pour un élu qui aura le courage de s’affronter à la question. Si nous devions être élus, vous pouvez compter sur nous...


Par Pierre-Yves Pira

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